- enfiévré
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⇒ENFIÉVRÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de enfiévrer.II.— Emploi adj.A.— [En parlant d'une pers., d'un groupe de pers.] Qui est dans un état de vive agitation, d'excitation psychique. Synon. excité. Ces jeunes garçons enfiévrés d'héroïsme et d'amour, chimériques et hardis (MASSIS, Jugements, 1924, p. 115). Enfiévré de travail, il était sans cesse par les routes à courir de vache vêlante en cochon charbonneux (AYMÉ, Jument, 1933, p. 115). Il se sentait rouge, enfiévré, hors de lui-même (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 234).— P. ext.♦ [En parlant d'une faculté psychique] L'âme enfiévrée se rue à des tentatives excentriques condamnées sans cesse à l'échec (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 55).♦ [En parlant d'une partie du corps, d'un comportement] Qui dénote l'agitation, l'excitation. Visage, regard enfiévré; voix enfiévrée. Elle lui avait saisi les mains, elle s'attachait à lui, d'une étreinte enfiévrée (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 92). On voyait ses yeux délirants, très clairs au-dessus de la chemise beige, un teint enfiévré de rage (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 321).B.— [En parlant d'un sentiment, d'une sensation] Fébrile. Dans un enthousiasme enfiévré, sa voix hybride évoqua toutes les ardeurs mauvaises (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 213).C.— [En parlant d'un lieu, d'une époque] Qui est le théâtre d'une intense activité; très animé. Ce chantier enfiévré de travail (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 733). Le brouhaha des quais enfiévrés (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 93) :• Ceux-là même qui disent qu'ils demeurent attachés aux principes (...) de la lutte des classes choisissent (...) des hommes de grande culture dont il saute aux yeux qu'ils ne sont ni des buveurs de sang, ni des incendiaires, et que, si enfiévrées que soient les circonstances, ils y jouent le rôle de modérateurs.BARRÈS, Mes cahiers, t. 12, 1919-20, p. 209.Fréq. abs. littér. :129. Bbg. GOHIN 1903, p. 344.
Encyclopédie Universelle. 2012.